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11/02/2012 : Changement climatique : les nouvelles simulations françaises pour le GIEC

La communauté climatique française, réunissant principalement Météo-France, le CNRS, le CEA, l’UMPC et l’UVSQ (notamment à travers le CNRM, le CERFACS* et l’IPSL**) vient de terminer un important exercice de simulations du climat passé et futur à l’échelle globale (CMIP-5). Mis à disposition de la communauté internationale, ce travail sera utilisé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour établir son 5e rapport, dont le premier volet sera publié à la mi-septembre 2013.

La mission du GIEC est de recenser et de résumer toute l’information scientifique sur le changement climatique, ses impacts et les solutions pour l’atténuer ou s’y adapter. Tous les cinq ou six ans, ses rapports font un nouvel état des connaissances accumulées, en s’appuyant notamment sur les résultats de simulations du climat effectuées par une large communauté internationale.
Pour cette édition, l’exercice de simulations a rassemblé une vingtaine de centres climatiques de par le monde. Il présente en outre un certain nombre d’innovations par rapport aux éditions précédentes, notamment la prise en compte de scénarios de gaz à effet de serre incluant des politiques climatiques de réduction des émissions et l’utilisation de modèles plus complexes et plus précis. Et pour la première fois, des prévisions climatiques pour la période 2010-2040 ont aussi été effectuées. 

Les résultats de cet exercice sont en accord avec les conclusions du GIEC en 2007. Ils soulignent en effet une tendance à l’augmentation des températures à l’horizon 2100 pour les différentes trajectoires d’évolution de concentration de gaz à effet de serre considérées: la hausse est de 3,5 à 5°C pour le scénario le plus sévère et de 2°C pour le plus optimiste, qui ne peut être atteint que par l’application de politiques climatiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les résultats montrent en outre que les précipitations annuelles connaîtront d’ici à 2100 une augmentation significative aux hautes latitudes et sur l’océan Pacifique équatorial, mais diminueront aux latitudes subtropicales.
Une fonte rapide de la banquise Arctique se confirme. Dans le cas du scénario le plus pessimiste, elle disparaît même en été vers 2040 ou 2060 selon le modèle numérique utilisé pour simuler son évolution.
Le travail d’analyse de ces simulations n’en est qu’à ses débuts. Combinés à ceux des autres groupes internationaux, les résultats du CNRM-CERFACS et de l’IPSL apporteront un nouveau regard sur le lien entre les activités humaines et le climat, à la fois au cours des dernières décennies et, surtout, dans les décennies et les siècles à venir. 


* Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (CNRS / CERFACS / Total SA / Safran / EDF/ EADS / CNES / Météo-France / ONERA)

** L’IPSL ou Institut Pierre-Simon Laplace regroupe six laboratoires en sciences de l’environnement dont quatre participent aux efforts de modélisation du climat : le LATMOS (CNRS / UPMC / UVSQ), le LMD (CNRS / ENS / UPMC / Ecole Polytechnique), le LOCEAN (CNRS / UPMC / MNHN / IRD) et le LSCE (CNRS / CEA / UVSQ).